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Historique

"Pratiqué avec sérieux, le sport n'a rien à voir avec le fair-play. Il déborde de jalousie haineuse, de bestialité, du mépris de toute règle, de plaisir sadique et de violence ; en d'autres mots, c'est la guerre, les fusils en moins."

George Orwell 

Un contexte d'organisation bien étrange

Rien ne prédestinait Anvers à l’honneur d’accueillir la VIIe olympiade de l’ère moderne et pourtant les événements tragiques du premier conflit mondial poussèrent les instances dirigeantes du C.I.O., et surtout son illustre président le baron Pierre de Coubertin, à faire de la cité flamande l’organisatrice des « Jeux de la réconciliation ».

 

En effet, à la suite des Ve Jeux Olympiques de Stockholm, le C.I.O. avait désigné Berlin ville d’accueil des Jeux de 1916. Possédant de solides garanties, la capitale du Reich avait été élue à l’unanimité. Cependant, le 3 août 1914, l’Allemagne de l’Empereur Guillaume II déclare la guerre à la France et les troupes du Kaiser envahissent la Belgique. Le mouvement olympique s’ébranle mais ne renonce pas immédiatement aux Jeux de 1916. En janvier 1916, la Grande Guerre sonne le glas des derniers espoirs de pouvoir mettre sur pied les Jeux de Berlin. Remarquons que le décompte des olympiades ne s’en trouve pas modifié et que la période entre 1916-1920 est bien consignée comme la VIe olympiade des temps modernes bien qu’elle n’ait jamais eu lieu.

Entre temps, les candidatures pour l’organisation des Jeux de 1920 avaient été déposées lors du sixième congrès du C.I.O. réuni à Paris du 13 au 23 juin 1914. Les villes d’Anvers et de Budapest se voient opposées. Cette dernière a manifestement l’ascendant sur la cité portuaire belge. En effet, la présence de Ferenc Kemény, ami proche de Coubertin, semble faire pencher la balance pour la cité austro-hongroise. Une fois l’armistice signée le 11 novembre 1918, Coubertin met tout en œuvre pour que les Jeux retrouvent leur rythme quadriennal. Les tractations pour les jeux de 1920 vont bon train : la candidature de Budapest est radiée eu égard à l’implication l’Empire austro-hongrois aux côtés de l’Allemagne et beaucoup voient en la ville française de Lyon le candidat idéal. Cependant, le baron de Coubertin apprécie particulièrement la candidature d’Anvers, surtout depuis que celle-ci lui offrit les garanties financières pour une telle organisation. Le Comité olympique belge indique donc le 29 mars 1919 que la candidature déposée en 1914 demeure d’actualité.

La « session des retrouvailles » du C.I.O. réunie à Lausanne le 5 avril 1919, voit donc surgir, non sans certaines velléités, à l’unanimité la métropole anversoise comme ville organisatrice des J.O. de 1920. Notons que les électeurs sont fort peu nombreux puisque les trois membres français, souhaitant décaler les Jeux à 1921, refusent d’assister aux votes. Les pays ayant déclenchés le conflit mondial (c’est-à-dire l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Bulgarie et la Turquie) en avaient été exclus et ne purent participer aux Jeux.

Dès le 17 avril 1919, le Comité olympique belge se réunit et nomme le comte Henri de Baillet-Latour président exécutif du comité d’organisation. Anvers, en ruines, ne dispose alors que de seize mois pour mener à bien ce projet d’envergure mondiale.

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